Le Voyage Lyrique - Découverte de l'opéra

Le Voyage Lyrique - Découverte de  l'opéra

Les Fantômes de l'Opéra

Spectres, fantômes et autres apparitions sont légion à l'opéra, surtout à partir du XIXe siècle. Voici une sélection des plus célèbres et des plus impressionnants d'entre eux !

 

Don Giovanni, Mozart (1786)

La statue du Commandeur faisant irruption au milieu du repas de Don Juan est la première et la plus impressionnante apparition de tout le répertoire lyrique. Elle inspirera après elle bien des compositeurs. 

 

Les Troyens, H. Berlioz - Le fantôme d'Hector

Même type de chant, une basse chantant des notes répétées, pour le fantôme d'Hector par exemple. Il apparaît à Enée pour lui rappeler qu'il ne doit pas rester avec Didon, mais partir pour fonder une nouvelle Troie, Rome !

 

La Dame de Pique, P.I. Tchaikovski (1887)

Tchaikovski était en extase devant Don Giovanni et Mozart. Il a donc évidemment pensé au Commandeur en écrivant la partie vocale du fantôme de la Comtesse... celle qui apparaît à Hermann pour lui révéler le secret des trois cartes gagnantes au jeu du pharaon, un secret qu'elle avait pourtant emporté dans la tombe. 

 

Hamlet, Ambroise Thomas (1868)

Autre apparition dans la même veine, celle du fantôme du roi, dans le Hamlet d'Ambroise Thomas. 

Hantant les remparts, le roi révèle à son fils le nom de l'assassin, et lui demande de le venger... 

Fantôme Hamlet.png

Amleto, Franco Faccio (1865)

Autre version de l'apparition du Roi, dans une adaptation de Shakespeare beaucoup moins connue, mais non sans intérêt.

 

Le Hollandais Volant (Der Fliegende Holländer), R. Wagner (1840)

Choeur des marins fantômes

Le Hollandais volant est condamné à errer éternellement sur les mers, sans pouvoir mourir. Les marins de son vaisseau, eux, ont bien fini par mourir et sont devenu des fantômes. Et il ne faut pas grand chose pour les réveiller... par exemple, quand les marins bien vivants de ce petit port de Norvège les invitent à boire un verre... 

 

 

Venons en à d'autres apparitions, parfois plus gracieuses, mais aussi plus dangereuses!

 

La Ville Morte, Die Tote Stadt, Korngold

Voici mon préféré. Un fantôme bien attendrissant : c'est celui de Marie, la femme de Paul. Même après son décès, Paul ne peut s'empêcher de l'aimer et de la vénérer, tant et si bien qu'il en oublie de vivre. La seule femme qui l'intéresse est une danseuse qui ressemble trait pour trait à la morte. 

Le fantôme de Marie est inquiet, et apparaît à son époux pour le mettre en garde : il doit aller vers la vie, et non rester dans le souvenir...

 

La Dame Blanche, Boieldieu (1825)

Le "gothique" est à la mode en ces années là à l'Opéra Comique, et donc les tous crénelées et les fantômes, le tout dans les brumes d'Ecosse si possible. Mais il ne faut pas non plus prendre nos bourgeois rationalistes pour des imbéciles, rassurez-vous, à la fin, les fantômes n'en sont pas vraiment...

C'est le cas de cette Dame Blanche, qui n'est qu'une femme déguisée pour finalement venir en aide à son amant. 

 

La Nonne Sanglante, Gounod (1854)

A l'Opéra de Paris par contre, on ose le vrai fantastique (mais qui ne fait pas vraiment peur !).

Voici une oeuvre qui n'est que très vaguement inspirée du Moine de Lewis.

Rodolphe prête serment de fidélité à une femme voilée qu'il croit être celle qu'il aime., mais il réalise trop tard qu'il s'est trompé de personne, c'était en fait un fantôme, la Nonne Sanglante. Et celle-ci qui prétend bien lui faire tenir sa promesse de l'épouser. D'ailleurs, les invités arrivent déjà pour la noce...

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Robert Le Diable,  G. Meyerbeer (1831)

Nous voici encore à l'Opéra de Paris, avec le premier "Grand Opéra gothique" de l'Histoire.

Robert doit aller récupérer un rameau magique gardé par une Sainte, mais dans une crypte pleine de nonnes damnées pour avoir vécu dans le péché... et qui risquent d'entraîner Robert à sa perte, dans un des plus célèbres ballets du répertoire français.

 

Le Villi, Puccini (1884)

Autres spectres encore plus dangereux, les Willis, que Puccini met en scène dans son tout premier opéra. 

Les willis sont les fantômes de femmes abandonnées et mortes d'amour. Pour se venger, elles entraînent tous les amants infidèles dans une danse frénétique à l'issue de laquelle ils meurent d'épuisement. 

Un sujet idéal pour un petit "opéra-ballet".

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Les Contes d'Hoffmann (1881), J. Offenbach - Apparition du fantôme de la mère d'Antonia

Dans son ultime opéra, Offenbach réunit plusieurs contes d'une de ses idoles de jeunesse, ETA Hoffmann. Chaque conte illustre un aspect de la femme dont le héros est amoureux. 

Antonia a une âme d'artiste : fera-t-elle le choix d'une vie d'épouse, simple et bourgeoise, ou bien se consumera-t-elle sur les planches... Car elle est malade : si elle chante, elle mourra, comme est morte sa mère qui était cantatrice.

Le très démoniaque Docteur Miracle fera tout pour qu'Antonia meurt, jusqu'à susciter une apparition dont l'influence sera fatale à la jeune femme.

 

Le Tour d'Ecrou, The Turn of the Screw, B. Britten (1954)

Terminons avec deux fantômes particulièrement terrifiants : ceux imaginés par Henry James et mis en musique par Britten... deux anciens domestiques du manoir qui auront à coeur de pervertir les enfants.

 

J'espère que vous n'avez pas eu trop peur !

Je vous invite également à découvrir mes autres articles en lien avec cette thématique :

Le Gothique à l'opéra

Le Diable à l'opéra

 

Julia Le Brun

 



12/08/2023
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