Petite visite du Théâtre des Champs-Elysées
Le Théâtre des Champs-Elysées est une des plus belles salles de concert de Paris, et une de celles qui proposent les plus beaux concerts et spectacles lyriques. Construite au début vingtième siècle dans le style art déco, elle se situe dans la très luxueuse Avenue Montaigne, à quelque pas des Champs-Elysées.
Pour l'histoire complexe de la construction du bâtiment, inauguré en 1913, je vous renvoie à l’article de Wikipedia au site du Théâtre.
J'aimerais dans cet article m'attarder sur les fresques et peintures qui en ornent l'intérieur, sur lesquelles tout spectateur du TCE - assidu ou pas - ne pense pas toujours à s'attarder.
Dans le lobby à l'étage, des fresques d'Antoine Bourdelle.
Les teintes des fresques paraissent assez estompées. Cela est dû à la technique de peinture "a fresco", sur mur non sec, expérimentée pour la première fois sur... du béton armé !
Eros et Psyché
Encore une femme qui a voulu en savoir trop... et contempler son amant dont la beauté divine n'était pas destinée aux humbles mortels...
Léda et le Cygne
Léda a pu contempler son amant Zeus... mais sous la forme d'un cygne. Elle donnera naissance à la belle Hélène (qu'Offenbach traitera plus tard fort judicieusement de "cocotte"...)
Rappelons que Sémélé aura moins de chance et voudra (comme Psyché) contempler son amant Zeus sous sa forme divine. Elle n'y survivra pas... Il y a des choses que nous n'avons pas le droit de connaître...
La chute d'Icare
Le fils de Dédale a voulu trop se rapprocher du Soleil (et du Divin ? Toujours la même histoire finalement !)
Egalement un hommage aux premiers aviateurs... (nous sommes au début du XXème siècle).
Persée sur Pégase qui apporte la poésie aux Hommes
La mort du dernier Centaure
Un très beau mythe qui pourrait symboliser dans ce contexte le combat de l'artiste contre le monde et l'adversité, et qui meurt après avoir essayé d'atteindre l'Idéal. (Comme le fera le roi Arthus dans l'opéra de Chausson).
Le centaure Chiron était un être indompté, mais sage, savant et musicien (contrairement aux autres centaures qui représentaient plutôt la barbarie et la force brutale). Après avoir été le précepteur de nombreux héros, il sauva Prométhée (puni pour avoir donné le feu aux hommes, la Connaissance) et, faisant don de son immortalité, fusionna avec le Cosmos en devenant la constellation Centaurus, ou dans ce tableau, en retournant à l'état de Nature (comme Daphné).
Orphée perd de nouveau Eurydice
Un des mythes les plus célèbres, et presque le mythe fondateur de l'opéra puisqu'un les premiers opéras mettaient déjà cette histoire en musique.
Orphée, le poète qui maîtrisait le pouvoir de la musique, perd sa femme bien-aimée Eurydice. Par la magie de son chant, il parvient à entrer aux Enfers et se voit accorder le droit de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas se retourner sur le chemin du retour. Evidemment, la curiosité, l'envie de savoir sont trop forts et il se retourne, pour voir si son épouse le suit bien (ou bien pour essayer de percer les secrets divins au sein des Enfers ? C'est l'explication d'origine.)
Il est puni de ce manque de confiance et encore une fois de son envie de savoir : sa femme retourne aux Enfers et lui ... est finalement dépecé par les Bacchantes...
Diane chasseresse
Le seul tableau en mouvement. Apparemment la jeune femme qui servit de modèle était assez nerveuse et agitée !
Dans la salle, les toiles de Maurice Denis nous parlent de danse et d'opéra.
On retrouve de nombreux personnages d'opéra. Je vous laisse les repérer (je ne les ai pas tous trouvés).
Don Giovanni, Orphée, Papageno, Carmen...
On continue :
La Traviata, Didon et Enée, Tristan et Iseult, Roméo et Juliette, Brünnhilde...
Parsifal... (facile) , mais aussi Thaïs, Mélisande, Cléopâtre et Louise. (la photo est floue, je sais... vous n'avez plus qu'à aller au TCE pour voir de plus près...)
Un compositeur assez célèbre apparaît sur cette peinture, entouré de 10 muses pour ses 9 symphonies et sa Missa Solemnis... Un sacrilège qui a fait scandale à l'époque. Le voyez-vous ?
Bon, représenter un compositeur idolâtré à moitié nu est une chose, mais peindre sa propre femme dans une position plus que suggestive, juste au dessus de sa propre signature, cela dépasse tout de même les bornes !
Et pour finir, quelques images du Théâtre sans ces insupportables spectateurs qui gâchent les photos :
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