Le Voyage Lyrique - Découverte de l'opéra

Le Voyage Lyrique - Découverte de  l'opéra

Le Phénix de la Sérénissime

 

J'ai eu cette année la chance de pouvoir de nouveau partir à la découverte d'une ville pour laquelle j'ai désormais une affection très profonde: Venise. Cela n'est guère original me direz-vous, mais tant pis!

Cet hiver, j'ai vu les canaux de la Sérénissime sous la brume et sous le soleil bas de décembre, si resplendissant pourtant. Elle avait toujours autant de charme.

 

 

Il faut certes toujours faire abstraction des touristes omniprésents, français pour la plupart... pour cela j'ai trouvé le refuge idéal: un bar, servant de petits tramezzini ou de la brandade de morue, le tout arrosé d'un vin du pays, ayant généralement plus de charme que de goût.

 

Puis, errant à travers les ruelles et les canaux, on arrive sur une petite placette comme Venise en fait tant, révélant aun bâtiment affichant ses marches et colonnes, mais sans grande prétention. C'est en pénétrant dans le hall que l'on est pris par le charme de ses ors et bleus pastels. Ce n'est pas l'Opéra Garnier, c'est une ravissante bonbonnière, c'est un opéra maintes fois détruits et reconstruit, l'opéra qui a vu naître Rigoletto et La Traviata: La Fenice.

 

 

 

Le Phénix : oiseau fabuleux qui renaît de ses cendres

Jamais opéra n’aura mieux porté son nom : La Fenice, le Phénix en italien. Inaugurée le 16 mai 1792 suite à l’incendie d’un premier théâtre vénitien, deux fois consumée par les flammes, en 1832 et 1996, deux fois reconstruite, La Fenice compte aujourd’hui encore parmi les plus beaux opéras du monde. Le public peut de nouveau admirer ses splendides couleurs pastel et or depuis sa réouverture en 2003. Et quel bonheur que d’arriver au concert en « bateau taxi », en vaporetto ou bien en flânant dans les ruelles silencieuses et le long des canaux de la Sérénissime.

 

La Fenice n’est jamais plus resplendissante que lorsqu’elle est spécialement parée de fleurs à l’occasion du traditionnel concert du Nouvel An, diffusé en direct dans le monde entier. Mais c’est avant tout un des temples les plus prestigieux de l’opéra italien, où Verdi a créé plusieurs de ses oeuvres, notamment La Traviata en 1853.

 

 

 

Petite histoire de La Fenice.

Inaugurée en 1772, La Fenice de Venise a acquis dès le début du 19ème siècle une réputation européenne, accueillant des créations d’œuvres des plus grands compositeurs italiens de l’époque : Rossini, Bellini, Donizetti.

 

Un premier incendie frappe l’opéra en 1836. Rapidement reconstruit, La Fenice rouvre ses portes le 26 décembre 1837.

 

Le théâtre va alors accueillir plusieurs œuvres majeures, notamment de Verdi qui y monte son Ernani en 1844, pendant le carnaval. Suivirent ensuite Attila (1846), Rigoletto (1851), Simone Boccanegra (1857) et La Traviata (1853).

 

 

Fermée pendant la Première Guerre, La Fenice accueillera ensuite les plus grands chanteurs et chefs d’orchestre. La création de la Biennale d’Art Contemporain de Venise en 1930 attire des compositeurs tels que Stravinsky qui y  créera son opéra The Rake’s Progress en 1951, Benjamin Britten pour Le Tour d’Ecrou (1954).

 

Le 29 janvier 1996,  suite à un incendie criminel, La Fenice est de nouveau entièrement détruite. Après de nombreux délais et tractations, il est finalement décidé de reconstruire l’opéra à l’identique. Pour ce faire, on utilise notamment des photographies et images de scènes tournées en 1954 dans le cadre du film Senso de Visconti.

 

 

 

La nouvelle Fenice est inaugurée par un concert le 14 Décembre 2003 et c’est en novembre 2004 qu’y est joué le premier opéra : La Traviata, bien évidemment.

 

 

 

Depuis mélomanes et touristes se succèdent pour admirer ce bijou à la fois kitsch et flambant neuf. Certains se plaignent de cette « imitation du passé » et  déplorent que les vénitiens n’en aient pas profité pour construire quelque chose d’entièrement nouveau et de plus moderne. Mais Venise restera toujours un des plus beaux joyaux du passé, et quel architecte contemporain aurait pu créer un opéra qui égale la grâce et la délicatesse des ors et pastels de la Fenice ?

 

Julia Le Brun

 



28/01/2013
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