Hommage à Plácido Domingo
Je souhaite rendre ici hommage à un artiste hors pairs qui a profondément marqué le monde lyrique du XXe siècle. (Et qui, pour ma part, a été l'idole de mon adolescence et m'a définitivement faire aimer l'opéra !).
Ténor de talent, à la voix d'un rare beauté, Plácido Domingo a également placé l'art de l'interprétation dramatique au coeur des enjeux de l'opéra, à l'instar de Maria Callas.
Le « Lion de Madrid » est un acteur consommé dont la qualité des interprétations relève du théâtre pur, comme l'aurait ironiquement souligné un jour Lawrence Olivier, après une représentation d’Otello :
« Ce fumier le joue aussi bien que moi, et en plus, il faut qu’il le chante ».
Mais c’est aussi un musicien consommé dont le don pour le phrasé, selon Sir Georg Solti « confine au miracle ».
« Domingo possède une belle prestance, un magnifique organe vocal, une extraordinaire musicalité, et je pèse mes mots, la capacité d’utiliser sa voix à des fins dramatiques comme personne d’autre ne sait le faire. Il explore très profondément ses personnages et les modèles par son chant et son jeu d’une façon fort remarquable, imaginative et vraiment irrésistible. » (Sir John Tooley, ancien directeur général du Royal Opera House).
Sa contribution à l’opéra et au statut du ténor (souvent considéré comme un imbécile) a été considérable, car c'est un artiste complet.
Quand Domingo est entré dans son enfance au conservatoire de Mexico, c'était pour y étudier le piano, la direction d’orchestre et la composition. Il n’était pas question de chant à cette époque. Tous les chefs qui ont travaillé avec lui ont d’ailleurs remarqué sa capacité à aborder la musique selon des points de vue bien plus profonds que la plupart des chanteurs. « Placido, tu as le cerveau d’un chef d’orchestre », lui lance un jour James Levine. Domingo aurait rétorqué « Par bonheur, tu n’as pas le cerveau d’un ténor ».
Poursuivant une double carrière de chanteur et de chef d’orchestre, il a également été directeur artistique de l’Opéra de Washington, Los Angeles, une première expérience dans ce domaine qui remonte à 1984.
« Quand je travaille, je me sens comme un enfant à qui on offre un bonbon, tout m’excite et je me sens vraiment heureux et impatient de m’atteler à la tâche. Voilà ce qui me porte. La carrière que j’ai choisie est si merveilleuse ; le chant, la direction d’orchestre, et ces fonctions de directeur que je suis tellement content d’être en mesure d’assumer.
Mais, depuis plus de vingt ans, il s’étonne tout de même lui-même d’être encore capable de chanter…
Domingo est avant tout doté d’une excellente santé et d’une constitution exceptionnelle. « Je me demande parfois s’il possède des qualités surhumaines. Ses cellules doivent produire quelque substance chimique que les autres individus n’ont pas », déclara un jour son médecin.
Domingo dispose également d’une capacité légendaire à assimiler toute une mise en scène en une seule répétition, si besoin est. Ce qui a également contribué à cette accumulation de rôles et de représentations.
Ses grandes capacités de pianiste et de musicien lui permettent par ailleurs d’étudier avec ses doigts, au lieu de chanter, et donc d’économiser ses cordes vocales.
Il a aussi une mémoire prodigieuse et apprend ses rôles à une vitesse vertigineuse : il a mémorisé en trois jours les rôles de Don José dans Carmen et Riccardo dans Le Bal Masqué. Il est capable de préparer un rôle en l’espace d’une semaine sans l’aide de personne. (En 1979, il apprend également en trois jours un opéra inconnu de Mercadante pour remplacer un confrère au pied levé.)
Ses capacités musicales et de déchiffrage sont par ailleurs remarquables. Il a une intuition musicale qui lui permet d’assimiler immédiatement le style spécifique de chaque opéra. Il peut tout jouer et dans toutes les langues. Il remet au goût du jour des œuvres méconnues : Francesca da Rimini (Zandonai), L’Africaine (Meyerbeer), Le Cid (Massenet), Cyrano de Bergerac (Alfano)…)
Jamais dans l’histoire de l’opéra, le répertoire d’un chanteur n’a couvert autant de rôles (148 en 2017, pour plus de 3900 représentations comprenant quasiment tout le répertoire pour ténor de l’opéra italien et français, plus Wagner, Tchaïkovski, du baroque, des pièces contemporaines, et plusieurs rôles de baryton.)
Un des facteurs déterminant de son ascension et de la position qui est la sienne dans l’histoire de l’opéra tient à la qualité exceptionnelle de la plupart de ses interprétations.
Sa voix a un son de lirico spinto glorieux, doré, hyper-expressif, immédiatement reconnaissable. On l’a qualifiée souvent de « sombre », « sensuelle » et « veloutée », « pareille à la résonance d’un violoncelle ». On l’a dit également « mielleuse », « de bronze », « polie ». Lui-même aime l’expression de « brune ».
Elle est richement colorée, telle une palette sur laquelle il choisit des ombres et des nuances, en fonction de la lumière dont il souhaite l’enrichir. Selon lui, cette capacité à colorer la voix est l’un des plus importants attributs de l’art du ténor, et de tout chanteur :
« La couleur reflète l’émotion et le caractère ; vous devez donc colorer votre voix aussi subtilement que possible. Le fait que vous soyez un ténor ne signifie pas que vous devez chanter avec la même voix tout le temps. Certes, vous ne disposez que d’une seule voix, ma sa couleur peut, et doit, changer du tout au tout selon le personnage, le style de musique et surtout l’orchestration qui, en opéra, est primordiale. Les génies qui ont créé les chefs-d’œuvres que nous tentons d’interpréter et ont travaillé si intensément sur leurs livrets, le climat de leur pièce et la psychologie de chaque personnage, choisirent en grande partie leur instrumentation en fonction de l’ambiance et de l’atmosphère dont ils souhaitaient assortir telle ou telle scène. Ils le font d’une manière si efficace que nous, chanteurs, n’avons plus qu’à rehausser cette atmosphère au moyen de notre voix. »
Il a également une manière unique de colorer chaque mot, qui ajoutée au frisson viscéral produit par le timbre naturel de sa voix, engendre une prodigieuse émotion.
D’un point de vue dramatique, Domingo a une capacité à s’immerger dans les personnages qui a toujours stupéfait les metteurs en scène. Il se coule littéralement dans la peau du héros. Une fois sur scène, il ne réfléchit plus, il se contente de ressentir. Il s’investit corps et âmes dans ses personnages. Mais il ne chante pas uniquement « avec ses tripes », dans réfléchir, il établit un équilibre entre l’instinct et l’intellect. L’abandon doit être tempéré par le Bon Goût. Il se laisse toujours guider par la musique.
Domingo, dont la voix naturelle est plutôt celle d’un baryton léger, a dû énormément travailler pour atteindre les notes aiguës nécessaires à la tessiture de ténor. « J’ai dû lutter pour y parvenir, j’ai dû franchir les étapes les unes après les autres. » Il a construit son souffle et a fait l’apprentissage progressif de sa technique phénoménale par un travail régulier et acharné, lors de son séjour de Deux ans et demi à Tel Aviv, avec l’aide de sa femme Marta, elle-même soprano et du baryton Franco Iglesias. A la fin de cette période, sa voix était devenue homogène et ses notes aiguës aussi rondes et pleine de brillance que le règne de sa voix, même s’il ne sera jamais à l’aise avec le contre-ut.
« Placido a contribué à créer le désir pour l’artiste de s’améliorer, de développer et de maîtriser sa voix pour qu’elle devienne un outil bien aiguisé, placé sous l’entier contrôle du chanteur » Grace Bumbry.
Né à Madrid, le 21 janvier 1941, il suit des études de piano, de chant et de direction d’orchestre au Mexique. Il se produit alors avec la troupe de ses parents dans des zarzuelas (opérettes espagnoles) et opérettes viennoises.
En 1946, ses parents partent pour une grande tournée au Mexique avec la compagnie Federico Moreno Torroba puis ils décident au vu du succès, de s’installer au Mexique et de faire venir leurs enfants.
Placido passait son temps libre dans la compagnie de ses parents où il jouait de petits rôles. Plus tard, il accompagna les chanteurs au piano, un instrument dont il joue remarquablement bien. Il se met à considérer la scène comme son second foyer, et ne se sent nulle part mieux que lorsqu’il est sur les planches.
Il est admis au Conservatoire National de Musique de Mexico où il étudie le piano, l’harmonie et la composition.
Ses études musicales sont interrompues à 16 ans quand, en jeune homme romantique, il profite de l’absence de ses parents pour se marier en secret avec la jeune fille qu’il fréquentait. En 1958, un fils nait, José. Pour l’aider à entretenir son foyer, ses parents l’embauchent dans leur compagnie. Il arrondissait ses fins de mois en jouant du piano dans les night clubs et en chantant en baryton dans des comédies musicales. Un plus tard, il divorçait.
Entre temps, Domingo avait commencé à s’intéresser sérieusement au chant et à considérer l’opéra comme la plus belle chose au monde. Il se sentit assez sûr de lui pour passer une audition à l’opéra national de Mexico, en tant que baryton. Il avait travaillé le prologue de Paillasse (Leoncavallo) et le « Nemico della patria » de Andrea Chénier. Les membres du jury déclarèrent qu’il était ténor. Il finit par déchiffrer la partition de « Amor ti vieta » de Fedora (Giordano). Il échoua sur l’aigu mais à son grand plaisir, fut officiellement déclaré ténor. On lui signa un contrat aux termes duquel il devrait interpréter des rôles comprimario à l’opéra (petits rôles).
Il débute le 17 mai 1959 dans Borsa de Rigoletto. Durant les années suivantes, il travaille sa voix pour la pousser vers le registre de ténor, tout en interprétant de petits rôles à l’opéra, auprès de vedettes comme Giuseppe Di Stefano.
En 1961, il obtient son premier grand rôle, Alfredo de La Traviata, à Monterrey. Quelques mois plus tard il débutait sur la scène internationale à Dallas dans le rôle d’Arturo de Lucia di Lammermoor aux côtés de Joan Sutherland. Il chante ensuite Edgardo à Fort Worth avec Lily Pons, une expérience qu’il décrit avec affection.
Ayant acquis une certaine expérience de la scène d’opéra et une grande renommée dans son pays en tant qu’animateur d’une émission musicale régulièrement diffusée à la télévision, il propose finalement le mariage à Marta Ornelas, jeune soprano fort douée qu’il courtisait assidûment depuis quelques temps et dont la carrière était plus avancée que la sienne.
Mais le Mexique ne leur offrait que peu d’opportunité en termes d’évolution de carrière. A l’automne, quelques mois après leur mariage, ils décident de rejoindre l’Opéra National de Tel Aviv. Moyennant un salaire mensuel de 333$ pour deux, ils devaient participer à 10 productions minimum chacun par an. Ils y vivent plus de deux ans, un séjour heureux et insouciant où il donnera 280 représentations dans tous les types de rôles.
C’est durant son séjour à Tel Aviv que Domingo a acquis sa légendaire technique respiratoire, dont découle en grande partie son étonnante longévité vocale.
En 1965, ils quittent Tel Aviv pour New York, où Placi, leur premier fils, voit le jour.
A Tel Aviv, Domingo avait auditionné pour Julius Rudel, le directeur musical du New York City Opera, qui impressionné par sa prestation, l’avait engagé pour Madame Butterfly et Carmen.
Domingo fait donc ses débuts en Pinkerton (Madame Butterfly) au New York City Opera. « Une jeune voix d’une grande beauté naturelle et une heureuse acquisition de la compagnie » lit-on alors dans le New York Times.
Il fait également rapidement ses débuts sur plusieurs scènes européennes : il chante Cavadarossi à Hambourg le 1er janvier 1967, commençant une proche collaboration qui le liera à cet opéra pendant 15 ans. En mai 1967, fait ses débuts à Vienne dans Don Carlos, à Berlin dans Riccardo du Bal Masqué (Verdi).
Le 28 septembre 1967, sa première apparition au Met de New York lui apporte la consécration : Maurizio d’Adriana Lecouvreur aux côtés de Renata Tebaldi et Irene Dalis.
En octobre 1968 naît leur deuxième fils, Alvaro. Entre temps, Marta avait abandonné sa carrière pour se consacrer à celle de son mari et à ses enfants. Extraordinaire musicienne et excellente conseillère, elle a d’ailleurs joué un rôle primordial dans le succès de Placido.
En 1969, il fait ses débuts sur la scène italienne, aux Arènes de Vérone où il tient le rôle de Calaf dans Turandot auprès de Birgit Nilsson.
En décembre, il ouvre la saison de la Scala dans Ernani (Verdi).
En mai 1969, il fait ses débuts à Londres dans le Requiem de Verdi
Puis en 1971 au Covent Garden pour Cavaradossi (Tosca).
Au début des années 1970, Domingo commence à être reconnu comme l’un des plus grands ténors de la jeune génération. Même Callas lui dira qu’il chante trop. On l’accuse déjà d’hypothéquer sa future carrière. Son emploi du temps donne déjà le vertige :
« Quand j’ai découvert l’opéra, j’ai dit : Voilà la carrière que je souhaite entreprendre, à condition que je puisse en faire quelque chose de grand. Aussi me suis-je fixé une limite. Je devais faire mes débuts au Met et la Scala avant mes 30 ans. Les choses se sont bien passées. J’ai eu de la chance. J’ai fait mes débuts au Met à 27 ans, et à la Scala à 28. »
« Placido qui chante admirablement en six langues, n’a pas encore appris à dire non dans aucune d’entre elles ». (Birgit Nilsson).
On lui donnait cinq ans… Il a démontré depuis que c’était faux. Domingo explique que plus il chante, mieux il se porte. Contre l’avis autorisé de tout un chacun, il interprète en particulier le rôle d’Otello de Verdi pour la première fois à l’âge de 34 ans, en 1975 à Hambourg.
1973 : Manrico (Le Trouvère) à Paris en 1975
Don Carlo à Salzbourg
1978 Samson aux Chorégies d’Orange.
Il chante beaucoup et ne cesse d’ajouter de nouveaux rôles à son répertoire.
Il enregistre énormément. Dans les années 1970 : 4 opéras pendant le même été, 4 intégrales d’Aïda en studio (un record).
En 1976 : il tourne son premier film (en décors naturels), Tosca avec Raina Kabaivanska, de Gianfranco de Bosio. (Tosca également filmé en direct en 1991).
La vidéo met en avant ses formidables dons de comédien. Il tourne au cinéma avec :
- Jean-Pierre Ponnelle : Madame Butterfly.
- Zeffirelli : La Traviata (1983)
- Otello, Zeffirelli
- Francesco Rosi : Carmen
Zeffirelli - Cavalleria Rusticana et Pagliacci
Dans les années 80, Domingo est parvenu à l’apogée de sa carrière : il a chanté sans tous les théâtres du monde, et abordé la conduite d’orchestre avec succès.
1981 : Les Contes d’Hoffmann au Covent Garden de Londres.
1983 : une superbe Manon Lescaut de Puccini avec Kiri Te Kanawa au Covent Garden encore.
La superstar
C’est dans la seconde moitié de cette décennie qu’il amorce sa transition cruciale vers son statut de superstar, processus qui culmine avec le concert des trois ténors.
Il enregistre également plusieurs albums de « crossover » qui le rendent célèbrent au-delà du public d’opéra, notamment le « Perhaps Love » avec John Denver en 1981.
En 1985, il est très touché par la tragédie qui frappe le Mexique et cause la mort de plusieurs membres de sa famille. Il se précipite à Mexico. On le voit creuser les décombres à mains nues. Traumatisé, il annule toutes ses représentations pour une durée de 6 mois.
Les années 1990
Placido ressent toujours le besoin de relever des défis, de se renouveler, de découvrir de nouveaux univers musicaux, de nouveaux personnages à creuser.
Dans les années 1990, il apprend plus de nouveaux rôles que dans les dix premières années de sa carrière, et aborde notamment Wagner avec Parsifal (1991 au Met), Siegmund (La Walkyrie en 1992) (il a déjà chanté le rôle plus lyrique de Lohengrin dans le passé), Idoménée (Mozart)...
Mais aussi l'opéra français :
Jean dans Hérodiade de Massenet, Le Prophète (Meyerbeer), le rôle-titre du Cid (Massenet).
Ghermann dans La Dame de Pique (Tchaikovsky) qui lui fait découvrir un univers musical très différent d’un point de vue stylistique… même si chanter en russe lui a demandé un immense effort.
Domingo et la zarzuela
Ayant grandi dans le monde de la zarzuela, il est naturel que ce Domingo se soit fait le promoteur de ce genre, en interprétant certains grands rôles mais aussi en incitant les jeunes chanteurs à s'y intéresser, notamment à travers le concours Operalia.
Il notamment incarné Don Juan dans Margarita la Tornera (zarzuela de Ruperto Chapi), le toréador Rafael dans El Gato Montes (zarzuela de Manuel Penella), mais aussi le ténor Javier, puis le baryton Vidal dans Luisa Fernanda de Federico Moreno Torroba (celui qui avait entrainé les parents de Domingo dans ce fameux voyage au Mexique...)
En 1996, il prend la direction de l’opéra de Washington. En 1998, il est également nommé directeur artistique de l'Opéra de Los Angeles, puis directeur général depuis 2003.
Il aime participer à la redécouverte d’œuvres rares, comme le très émouvant Cyrano de Bergerac de Franco Alfano, qu’il chante en 2009 au Châtelet.
Domingo et la création contemporaine
Il lui arrive également de s’aventurer dans la création contemporaine : en 1986, le compositeur Gian Carlo Menotti compose pour lui un Goya, créé à l’opéra de Washington.
En 2006, il participe à la création de l’opéra de Tan Dun Le Premier Empereur au Met.
Le 23 septembre 2010, il crée le rôle de Pablo Neruda dans l'opéra Il Postino de Daniel Catán, dans une production reprise en décembre 2010 au Theater an der Wien et en juin 2011 au Théâtre du Châtelet.
En 2008, il dirige la création de La Mouche de Howard Shore et Cronenberg au Châtelet.
Le baryton
L’âge passant, les aigus de Domingo deviennent de plus en plus difficiles. Il doit progressivement renoncer aux rôles de ténor… mais pas au chant au pour autant !
En 2009, il inscrit son premier grand rôle de baryton verdien à son répertoire : c’est Simone Boccanegra à Berlin qui rallie tous les suffrages.
En 2012, Athanaël (Thaïs de Massenet) est également un succès. La voix reste celle d’un ténor, mais il est crédible grâce à son intelligence musicale et sa maîtrise absolue de son souffle et de sa voix.
Il prend également régulièrement la baguette et est très apprécié des chanteurs en tant que chef d’orchestre, en particulier dans les opéras qu'il a lui-même chantés.
Il enchaîne avec plusieurs grands rôles de baryton : Rigoletto à la télévision, Nabucco, Macbeth, Posa dans Don Carlo, Germont dans La Traviata, Vidal dans Luisa Fernanda de Torroba.
Suivront Foscari dans I due Foscari (Verdi) et bientôt Miller (Luisa Miller de Verdi) au Met.
Sans oublier des incursions dans le répertoire baroque : Bajazet (ténor) dans Tamerlano de Haendel.
Operalia
Placido s’engage beaucoup pour l’aide et la promotion des jeunes chanteurs. Il crée plusieurs programmes pour les jeunes artistes, notamment à l’Opéra de Valencia. Et surtout, il crée en 1993 le grand concours Operalia qui a révélé de nombreuses grandes actuelles, telles que Nina Stemme, Joyce DiDonato, José Cura, Rolando Villazon, Erwin Schrott, Pretty Yende, Lise Davidsen, Pene Pati, et tant d'autres…
Plácido Domingo n'est heureux que sur scène et dans l'action.
A plus de 80 ans, et malgré les grincheux de toutes sortent qui, encore et toujours, prétendent lui donner des conseils et trouvent qu'il a "fait son temps", il est toujours actif comme chanteur, chef d’orchestre et soutien aux jeunes artistes. On l’a compris, plus il travaille, plus il a d’énergie : « If I rest, I rust », « Si je m’arrête, je rouille » aime-t-il souvent à rappeler. Qu'il continue dans ce cas, si cela le fait vivre !
Il lègue à la postérité une quantité phénoménale d’enregistrements de toutes sortes : vidéos d’opéras, films, compilations de zarzuelas, airs d’opéras, airs viennois, disques de « crossover », et surtout intégrales d’opéra dont beaucoup sont considérées comme des références. (La Force du Destin, Don Carlos, Le Trouvère, Aida, Parsifal, Tristan, tous les Puccini…).
Et surtout, beaucoup des captations vidéos de ses représentations restent encore à ce jour inégalées : le timbre est splendide, legato impressionnant et l'incarnation scénique absolument unique. Pour ne citer qu'un exemple parmi d'autres : on attend encore de nos jours, un Otello de sa stature...
Voici déjà une très petite sélection de vidéos à voir de toute urgence :
Films
Tosca, film, Katia Kabaivanska et Sherrill Milnes
Tosca, film en direct, avec Catherine Malfitano et Ruggiero Raimondi
La Traviata, Franco Zeffirelli
Carmen, Francesco Rosi
Otello, Franco Zeffirelli
Cavalleria Rusticana et Pagliacci, Zeffirelli
Madama Butterfly, avec Mirella Freni, Jean-Pierre Ponnelle
Intégrales d’opéra en vidéo :
Manon Lescaut, Royal Opera House, avec Kiri Te Kanawa
Samson et Dalila, Met Opera avec Olga Borodina
Aida, Met Opera
Les Contes d’Hoffmann, Royal Opera House
Otello, Met Opera avec Renée Fleming
Turandot, avec Eva Marton, Met Opera
Fedora, avec Mirella Freni, Met Opera
Ernani, avec Mirella Freni, Nicolai Ghiaurov, Renato Bruson etc.
Francesca da Rimini, avec Renata Scotto
Les Troyens, Met Opera
La Fanciulla del West, Met Opera
Un Ballo in Maschera, Festival de Salzbourg.
Simone Boccanegra, Royal Opera House, EMI (baryton)
Luisa Fernanda, Moreno Torroba, Opus Arte (baryton)
Concert des 3 Ténors, Rome 1990
Hommage à Sevilla, Jean-Pierre Ponnelle.
Le Concert de Berlin, avec Anna Netrebko et Rolando Villazon
Cds : (Pour les intégrales, la liste est sans fin…)
The Young Domingo
Perhaps Love avec John Denver
Tristan und Isolde, avec Nina Stemme, EMI
Roman Heroes, EMI
Bibliographie :
Mes rôles d’opéra, Héléna Mathéopoulos, Grasset
Site officiel : http://www.placidodomingo.com
Et a propos de ses récents déboires avec #Metoo, voici tous les détails :
https://www.levoyagelyrique.com/placido-domingo-chronique-dun-assassinat-1
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